La Femme Aigle
"Ressemblances homme/animal" par Sara Labidi
L’art de plier le papier ne pourrait se résumer en une grue et une fleur de lotus. Si l’on s’intéresse davantage à l’origami, on découvre rapidement qu’il existe une grande variété d’usages et de techniques de pliage de la feuille. Les modèles modulaires, plus abstraits, absorbaient déjà mon attention lorsqu’une spécialiste en la matière me présenta les tessellations. Je ne connaissais pas du tout ce mot dans lequel on reconnaît toutefois la tesselle, du latin tessella (« carreau »), qui désigne un fragment de pierre, de terre cuite, ou de marbre employé dans les mosaïques. Et de fait, ces pliages qui se fondent sur des bases géométriques simples (le triangle ou le carré) évoquent certains plafonds de l’Alhambra. Vous le constaterez vous-même en visitant le site d'Eric Gjerde, véritable créateur, également auteur du livre Origami Tessellations qui m'est d'une grande utilité.
Ma motivation dès le départ était de pousser les barrières de la technique photographique. Je ne veux pas me limiter à de l'image. Pour mon projet de fin d'études, j'ai choisi de mêler intimement l'origami et la photographie, créant ainsi une pratique décloisonnée. C'est d'ailleurs l'idée de transformation qui sera mon fil conducteur tout au long de l'année.
La métamorphose est un sujet qui se prête particulièrement bien à ma démarche. Grâce à la nouvelle structure en tessellation de mon papier photo, je peux imbriquer deux images sur un même support. L'exemple ci-dessus n'est rien d'autre qu'une créature hybride, La Femme Aigle, à laquelle j'ai donné naissance dans mon laboratoire argentique.
Autant dire que j'ai hâte de découvrir la suite.
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